Le séchage de la spiruline a toute son importance
La spiruline est majoritairement consommée sous la forme séchée (granulés ou comprimés) car il n'est pas possible - du moins, très complexe - de la conserver lorsqu'elle est fraiche.
Le séchage est donc le procédé idéal pour faciliter sa conservation et sa consommation.
Cette étape clé dans le processus de production de la spiruline est un critère qualitatif important. Un séchage optimal doit s'effectuer à faible température pour préserver les qualités nutritionnelles de la microalgue. Un séchage inapproprié aura tendance à dégrader ses substances actives (vitamines, protéines, pigments, etc.). Lorsque vous choisissez d'acheter de la spiruline, nous vous conseillons de vérifier la méthode de séchage et en particulier, la température utilisée.
Le spray-drying, également appelé atomisation ou pulvérisation, est une technique industrielle qui offre l'avantage de sécher rapidement la spiruline. Cette méthode, largement utilisé dans l'industrie alimentaire, consiste à pulvériser la spiruline sous forme liquide dans une chambre de séchage où elle rencontre un courant d'air chaud. Le séchage s’effectue de façon isenthalpique, c'est-à-dire que la chaleur apportée par l’air sert d’abord à faire évaporer l’eau afin d'obtenir de la poudre de spiruline.
Dans leur travail de recherche, Mmes Becerra et Desmorieux du Lagep de Lyon (Université Claude Bernard – 2005) [1] ont étudié la culture et le séchage de la spiruline par Spray-Drying en comparaison avec d'autres modes de séchage.
Malgré les critiques des producteurs français à l'égard de cette méthode industrielle, il semblerait que le séchage par spray-drying soit une bonne méthode de séchage. L'intégrité des vitamines, des enzymes thermosensibles et des protéines semble, en effet, être relativement bien préservée.
Certains accusent généralement le Spray-Drying d'être un séchage à haute température. Il est alors nécessaire de ne pas confondre la température de sortie de buse - qui peut varier selon les systèmes entre 140° et 200° - avec la température réelle à laquelle la spiruline est effectivement échauffée pour être séchée. Elle rencontre véritablement un flux d’air chaud dont la température est d'environ 40°< 50°. Globalement, lorsque les réglages du spray dry sont correctement paramétrés et maitrisés, cette technique garantit l'excellente intégrité nutritionnelle de la spiruline une fois séchée.
La lyophilisation implique la congélation de la spiruline, suivie d'un processus de sublimation qui élimine l'eau de la solution sous vide à basse température. C'est la méthode qui préserve le mieux les qualités nutritionnelles de la spiruline (aucune exposition à des températures élevées). Elle permet potentiellement de produire des particules plus petites et plus poreuses, qui se dissolvent plus facilement dans les liquides, augmentant ainsi l'absorption des nutriments de la spiruline.
Cela-dit, la lyophilisation est davantage réservée aux laboratoires pharmaceutiques qu'aux producteurs de spiruline qui ne l'utilise pas. Trop couteuse pour ce marché de niche, rien ne justifie aujourd'hui son utilisation, même pour les industriels.
Le séchage artisanal de la spiruline consiste à étaler celle-ci sur des plateaux ou des claies, puis à la placer dans un espace ventilé afin qu'elle sèche progressivement. Cette technique permet d'obtenir un produit plus authentique bien qu'elle demande davantage de temps, de manutention et de soin.
Concrètement, la biomasse récoltée est d'abord pressée durant environ 3/4 d'heure pour ensuite être extrudée sous forme de spaghettis / filaments. La spiruline est répartie sur des clayettes qui sont placées dans une cabine de séchage. Le séchage par ventilation peut durer 8 heures à une température idéale d'environ 40°.
✊La "spiruline bio" ne garantit pas nécessairement l'emploi d'une méthode de séchage à basse température.
En ce qui concerne la spiruline, chaque méthode de séchage présente ses propres avantages et inconvénients. Quoi qu'il en soit, il est essentiel que cette étape soit maitrisée pour garantir aux consommateurs un produit final de qualité, préservé de ses nutriments et riche en bienfaits. Si l'on devait vérifier une chose, ce serait la température de séchage, qui ne devrait pas - dans l'idéal - excéder les 45° Celsius.