Se poser la question des éventuelles contre-indications de la spiruline est légitime. Cela dit, les consommateurs peuvent être rassurés : la spiruline est sûre, sa composition naturelle est équilibrée, les nombreuses études scientifiques ont évalué son innocuité tandis que l'ANSES [2] l'a passé au crible en 2014. La spiruline est un aliment consommé depuis près de 40 ans dans de nombreux pays du monde. Les standards de qualité et les contrôles (microbiologie, etc.) qui lui sont appliqués sont en réalité bien plus rigoureux que pour les denrées alimentaires courantes.
Si ce superaliment peut présenter de rares contre-indications pour certaines personnes, celles-ci sont essentiellement liées à sa haute teneur en nutriments. Dans cet article, nous abordons les quelques éléments à vérifier, au cas par cas, lorsqu'on a des doutes sur son utilisation.
Aux États-Unis, le comité d'experts en information sur les compléments alimentaires (DSI-EC) a attribué, en 2011, une note de sécurité de classe A pour la spiruline [4] soit la note la plus élevée.
Lorsque les doses sont trop importantes en début de prise, des troubles gastro-intestinaux et des maux de tête peuvent se manifester. Il est donc conseillé de commencer par 1 g/jour puis d'augmenter de manière progressive par paliers d'1 g tous les jours, voire tous les 3 jours, jusqu'à ce que le dosage quotidien souhaité soit atteint.
Ces inconforts - bien que rares - sont normaux et bénins : c'est la conséquence des effets détox de la spiruline et de sa teneur élevée en nutriments.
De façon générale, les changements de régimes alimentaires provoquent de manière assez fréquente des symptômes digestifs mineurs et passagers.
Il est important de veiller à ce que la spiruline que l'on achète provient de cultures respectant des normes de qualité élevées et effectuant des contrôles réguliers de la production ainsi que du produit fini.
La spiruline n’est pas une algue marine (elle ne se développe pas dans l'eau de mer), ce n’est d’ailleurs pas une « algue » mais une « cyanobactérie » ou encore un « micro-organisme ». Le terme « algue » est un simple raccourci de langage qui vient créer une certaine confusion pour les patients atteints de diverses pathologies thyroïdiennes.
Dans la nature, elle prospère en eau douce/eau alcaline, sans iode (dans des lacs très particuliers des régions chaudes). Celle que l'on consomme couramment est cultivée en bassins, en eau douce également, exempt d'iode.
La spiruline n’interfère donc pas avec les traitements couramment prescrits dans le cadre des pathologies de la thyroïde.
Si l'on se pose parfois cette question, c'est parce que la spiruline est un aliment riche en bêta-carotène et que des études effectuées dans les années 90, avaient présenté des résultats contradictoires, émettant un doute sur un éventuel risque accru de cancer pour les fumeurs qui consommait cet antioxydant.
Les autorités sanitaires européennes ont ainsi, pendant longtemps, recommandé un apport de bêta-carotène limité à 7 mg par jour. Point important : ces recherches ne distinguaient pas le bêta-carotène alimentaire (comme celui de la spiruline) de celui de synthèse (contenant du rétinol).
Depuis 2012 et suite à de nouvelles études portant sur des longues périodes (5 à 7 ans) l'EFSA [1] a tranché en indiquant que le bêta-carotène ne présentait aucun risque supplémentaire de cancer du poumon chez les grands fumeurs consommant moins de 15 mg par jour. Ce seuil particulièrement élevé nous permet d'affirmer qu'il n'existe aucune contre-indication à consommer de la spiruline quand on est fumeur ou même "grand fumeur".
Pour certaines populations très spécifiques (public fragile ou ayant des problèmes particuliers et rares de santé), la spiruline peut être contre-indiquée et nécessite donc un avis médical avant consommation :
De simples aliments du quotidien peuvent ne pas convenir à tout le monde - certaines personnes peuvent ressentir de l'acidité après avoir mangé des fruits, souffrir d'une indigestion en mangeant des légumes secs, avoir des maux d'estomac après avoir consommé des œufs, etc. La spiruline n'échappe naturellement pas à cette formalité.
Son conseil à l’officine est simplifié car cette algue peut être bénéfique à tout âge et présente peu de contre-indications, d’interactions médicamenteuses, de précautions d’emploi et d’effets secondaires. - Audrey Manet. [5]
Si la spiruline peut parfois être déconseillée pour quelques cas particuliers, aucune étude sérieuse ne montre de méfaits ou un danger à la consommer de façon raisonnable. Il est important de se rappeler que la spiruline est un aliment et non un médicament. En outre, sa haute digestibilité permet à l'organisme d'assimiler les éléments qui la composent sans la moindre difficulté. Très étudiée et utilisée comme complément alimentaire dans le monde entier depuis plusieurs décennies, les spécialistes et autorités ont un recul considérable pour affirmer que la spiruline est un produit à très haut niveau de sûreté alimentaire.